Beats and styles – two white monkeys

Beats and styles – two white monkeys

Titre étrange pour cet album des Beats and Styles, combo finlandais quasi inconnu en France, mais déjà starisé dans leur pays. Revenons donc à cette métaphore : « deux » comme Dj Alimo et Dj Control, qui composent le groupe, « blancs » comme leur couleur de peau, et « singes » comme lâ??agilité qui semble les habiter lorsquâ??il sâ??agit de sauter de style en style comme un singe saute de branche en branche.
Lâ??album démarre sur le (probable) futur tube planétaire « dance dance dance ». Au programme, une rythmique irrésistible avec une guitare à la N*E*R*D, on croirait ce titre tout droit sorti de « fly or die », le dernier album de Chad Hugo et Pharell Williams sous cette identité. Pompage vous avez dit ? Non il sâ??agit plutôt dâ??un clin dâ??oeil, tels 2 petits singes, les Beats and Styles sont joueurs…
« Dance dance dance » est ainsi construit, de manière très originale. Les premières notes de batterie rappelle « Billie Jean » de Michael Jackson pour ensuite partir en crossover rock/rap que ne renierait pas N*E*R*D. « DDD » câ??est aussi des paroles simples et accessibles au service dâ??un manifeste festif. « Move your body like a snake. Iâ??m a boy and youâ??re a girl », bouge ton corps tel un serpent, je suis un garçon, tu es une fille…après tout câ??est aussi simple que ça de danser et de faire la fête. Câ??est un peu le message que semblent vouloir faire passer les BnS avec « Dance dance dance ». Le message est passé, on remue déjà la tête !
Après ce début en fanfare on a peur que le soufflet retombe, et câ??est le contraire qui arrive. Chaque titre possède son propre univers, sa propre influence ou construction. Les styles se téléscopent dans un joyeux big-bang jubilatoire : pop, reggæ, ragga, rock, electro, hip-hop, drumâ??nâ??bass et même du grime, tous les styles sont passés au mixeur scandinave.

Pour revenir au coté joueur des BnS, le parfait exemple est « Yes we comma ». Cette chanson reprend ni plus ni moins la rythmique de « I like to move it move it » de Real 2 real, et le résultat est tout simplement décapant et rafraîchissant ! Les clins dâ??oeil se multiplient tout au long du Cd, parfois ils sont difficilement identifiables, et câ??est avec une réelle délectation que lâ??on cherche le morceau originel. Sur dâ??autres morceaux, les noms de Roots Manuva, Dizzy Rascal, Sean Paul traversent souvent lâ??esprit tant au niveau des instrumentations que des flows des invités vocaux. On a vu pire comme références !
Lâ??ovni du Cd (dans le sens positif du terme) est « happy », une petite douceur sucrée, calme et reposante, qui permet de souffler un peu après la débauche dâ??énergie des chansons précédentes. « happy », est une chanson planante portée par une voix féminine, qui ne ressemble en rien aux autres titres de lâ??album. Ce titre prouve la versatilité du duo, à lâ??aise avec tous les genres et rythmes.
Certains titres comme « positive vibe » ou « dynamite » sont plus dispensables, car plus classiques et formels dans leur construction. Alors après un tel concert de louanges, que peut-on reprocher à nos 2 finlandais ? Peut être un léger manque de cohérence et dâ??homogénéité, mais câ??est sans doute dû au fait que ce disque est une compilation, un résumé de leur discographie. Mais là franchement on chipote, « Two white monkeys » est un disque à ne pas rater, une vrai bouffée dâ??oxygène dans un milieu musical souvent engoncé. Allez « come on », glissez la galette dans votre lecteur, et « just dance », Beats and Styles câ??est dâ??la « dynamite ».

Alexandre V.