Chronique : MOGUAI ‘Mpire’ (album)
Avant l’arrivée de la techno au début des années 90, Andre Tegeler, plus connu sous le nom de Moguai, a grandi sur les rythmes Punk des groupes de son Allemagne natale. Il a donc une expérience et une culture musicale qui lui permettent aujourd’hui de se distinguer de la masse de producteurs. Obsédé par la recherche d’une identité musicale vraiment unique, le DJ-producteur allemand est devenu hyper-productif et déçoit rarement, capable de produire des titres club à la fois tranchants et émotifs. A ce titre, Deadmau5 a fait de lui le premier artiste à sortir un album sur son label Mau5trap. Depuis, le succès est assez bluffant. Après une année 2011 couronnée par une remarquable série de remixes (pour Felix Da Housecat, Afrojack, Underworld, Britney Spears, Rye Rye, Beyoncé…) et une reprise de Fatboy Slim acclamée par la critique, Moguai a sorti son deuxième album ‘Mpire‘ aujourd’hui…
Dès l’ouverture (‘Smyles‘), on découvre de sérieuses affinités avec une électro instrumentale puissante et mélodique, basée sur des jeux de synthés généreux et parfois assez analogiques dans l’esprit. On peut y voir de vrais clins d’oeil à la new-wave, même si Moguai a su muscler et moderniser tout cela. Majoritairement instrumental, ce nouvel album de 14 titres offre une ambiance résolument club. Des passages dubstep de ‘Mpire‘, premier single, à l’électro progressive (‘Lyme‘), on ressent une énergie tenace, qui colle au style « Big Room » du moment (‘Started‘) tout en apportant une touche assez singulière au niveau des synthés et des structures (‘Hush Hush’). L’Allemand sait aussi être plus mécanique, à l’image de ‘Deaf By Stereo’.
« Avec cet album, j’ai réellement cherché à définir mon style. Quand je me produis en Live, les gens viennent souvent me voir pour me dire que ce que je fais est différent. J’ai voulu affirmer ça sur cet album. »
Plus qu’un album d’écoute, ‘Mpire‘ est un enchaînement de titres dancefloor assez éprouvants, malgré les deux très bons titres vocaux interprétés par Polina (‘Invisible‘) et Kosheen (‘Out Of Nowhere‘). On note aussi la présence d’un titre co-produit (‘In’n’Out‘) avec l’homme du moment, Tommy Trash. Il n’y a pas vraiment de répis sur cet album, à l’image de l’explosif ‘Styrum‘ chargé en distorsion.
Enfin, précisons qu’un titre bonus différent a été inclus à la version digitale de l’album pour les plateformes Spotify (‘Thrasher Disco‘), iTunes (‘Same As You’ feat. Fiora) et Beatport (‘Monkey Business’). Bref, de quoi ravir les amateurs d’électro incisive tout autant que les fans de Deadmau5 et de son label Mau5trap.
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