Elle a envisagé le suicide parce qu’elle était rousse

Cela pourrait prêter à sourire si ça n'était pas si grave. À l'occasion d'un festival dédié aux roux organisé demain à Châteaugiron, Franceinfo a recueilli de nombreux témoignages d'hommes et de femmes aux cheveux de feu. Tous racontent les blagues de cour de récréation qui virent à l'agression et au harcèlement.

 L'école était devenue un enfer pour "la bonne femme"

Un jeune homme se cache sous un bonnet pour éviter les gloussements sur son passage dans la rue, une autre raconte les bleus qu'elle a cachés à ses parents pendant 18 mois. L'école était devenue un enfer: on la stigmatisait avec violence pour sa couleur de cheveux. Une autre jeune fille raconte avoir développé des troubles alimentaires. Elle pensait que si on se moquait de ses cheveux, on pouvait peut-être au moins lui trouver un joli corps. Elle raconte avoir envisagé le suicide. Un autre roux est passé à l'action en avalant une bouteille de gouttes anti-douleur. Il s'est raté. Franceinfo rappelle que ce ne fut pas le cas de Matteo, 13 ans, qui a mis fin à ses jours, usé par les agressions répétées, en 2013. Les roux ont la vie dure: quand on ne leur dit pas qu'ils sentent mauvais, ils sont harcelés sur Tinder. "La plupart des mecs lancent la conversation en disant que les rousses couchent avec plus de garçons et sont plus ouvertes au lit", raconte une jeune femme célibataire. 

Les raison de ce dévelloppement 

Ils sont nombreux, du coup, à espérer que leur enfant aura une vie plus douce que la leur, à espérer, sans l'avouer publiquement, que leur bébé ne soit pas roux. "On se sent coupable car, si on ne veut pas d'enfant roux, ça veut dire qu'on a intégré la parole du bourreau", confie une maman qui a connu ces sentiments délicats. L'organisateur du festival ne comprend pas pourquoi la société accepte cette discrimination. "Vous remplacez n'importe quelle blague sur les roux par 'arabe', 'noir', 'handicapé' et même 'gros', c'est la levée de bouclier direct".

Paola