Limitation à 80 km/h : de combien de temps les trajets sont-ils impactés ?
Quelques semaines après l'entrée en vigueur de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires, certains automobilistes continuent de s'interroger sur la perte de temps potentielle impliquée par la baisse de la vitesse de 10 km/h.
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Des rapports indiquant que la mesure ne serait pas si efficace
De nombreux chiffres contradictoires circulent déjà sur le sujet. Mais pour Christophe Ramond, directeur études et recherches de la Prévention routière interrogé par RTL, l'impact sur le temps de trajet est minime. "Si on parcourt 100 kilomètres sur des routes départementales, on va perdre 5 à 10 minutes. Il s'agit cependant d'une perte de temps théorique", confie-t-il, "parce que dans la réalité, pour plusieurs raisons, on ne roule pas toujours à la limitation de vitesse".
Un gain de temps de trajet au risque d'être verbalisé
Ce calcul est aussi valable pour la vitesse sur autoroute. "Si l'on prend la vitesse de 140 km/h sur un long trajet de 500 kilomètres, on gagne 15 minutes", affirme Christophe Ramond. Revers de la médaille à ce gain de temps : "On multiplie les risques", ajoute-t-il. Risque d'accidents, mais également de recevoir une amende. "Ça fait cher la minute gagnée", commente Christophe Ramond. Si un automobiliste se fait arrêter à 90 au lieu de 80 km/h, il risque en effet un PV de 68 euros et un point de moins sur son permis.
En vue d’obtenir une suspension de la mesure
Alors que le décret doit être examiné sur le fond dans les mois à venir, les députés opposés à l’abaissement de la limitation de vitesse ont tenté, récemment, d’obtenir une suspension de la mesure. Pour cela, ils devaient faire, d’une part, la preuve de l’urgence à statuer et, d’autre part, de l’illégalité du décret ministériel. Très remonté, Pierre Morel-à-L’Huissier, député lozérien, dont l’ensemble du réseau routier est touché par la mesure, a réfuté la pertinence d’une limitation de vitesse qui pénalise « les Français des campagnes » et dont il a contesté l’impact sur la sécurité routière des usagers. « Il n’existe aucune étude incontestable sur le sujet », a-t-il affirmé, rejoint par Me Occhipinti, qui a estimé que « le lien de causalité entre la vitesse et l’« accidentalité » (était) particulièrement faible ».